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Chez Joséphine

Raphaëlle Delaunay

 

Création 2011

« En arborant une ceinture de bananes, Joséphine Baker endosse les stéréotypes avec panache. En les poussant à leur paroxysme, elle semble les dénoncer autant qu'elle s'en moque.
Scandaleuse Joséphine dont l’action politique reste méconnue alors que la vision des bananes perdure et imprègne les imaginaires.
Ce spectacle interroge la figure du "bon sauvage", sur cette altérité captivante et abjecte que représente le corps noir, entre attraction et répulsion.
Il questionne aussi nos sociétés actuelles : notre regard a-t-il évolué ? Que reste-t-il de cette imagerie postcoloniale ?
Sur le plateau, 3 danseurs et 6 musiciens se font face pour une célébration du rythme fédérateur. Trait d’union entre danse et musique, la rencontre révèle des zones de frottement, de collision ; une façon d’appréhender les rapports de force et les clivages qui persistent.
Chez Joséphine, nous flirtons avec les clichés, pour mieux les tenir à distance
. » Raphaëlle Delaunay

« Lorsque Raphaëlle Delaunay m’a proposé de travailler sur Joséphine Baker et Sidney Bechet, l’idée m’a séduit pour de multiples raisons. Parce que la réflexion de la chorégraphe rejoignait mes recherches sur les langages nés de l’histoire euro-afro-américaine, parce que, après le théâtre, le cinéma, la chanson, l’orchestre symphonique ou le chœur mixte, le projet d’effectuer un parcours avec une compagnie de danse s’inscrivait naturellement dans l’histoire du Jazz Ensemble et parce qu’enfin je me réjouissais à l’idée de m’immerger dans la musique du compositeur de Dans les rues d’Antibes et de l’interprète de La Conga Blicoti, à l’instar du travail que j’avais déjà pu réaliser sur l’œuvre de Louis Armstrong, les chansons de Cole Porter ou les musiques de la Caraïbe. » Patrice Caratini

Chère Joséphine,
 
Ce que l'on te reproche dans ton pays, les parisiens s'en entichent.
Tu ne te contentes pas d'être noire, tu joues l'indigène, la sauvage.
C'est ce que l'on attend de toi et cela t'amuse follement.
 
De quoi sont faites les bananes que tu arbores à ta ceinture ?
Pourrais-tu les porter aujourd'hui sans alerter les ligues de lutte contre les discriminations ? Tu t'amuses comme une folle et le public en redemande.
Aurait-on eu idée d'en affubler Mistinguett, ton  ennemie déclarée?
 
Tu joues ton rôle à merveille : tu vas même jusqu'à chanter que ta savane est belle.
Saint-Louis dans le Missouri... tu parles d'une savane.
Pour peu tu nous ferais croire que tu descends tout droit de ton cocotier.
 
Tu dis avec candeur : « il fait tout noir ici a Paris ».
C'est pour mieux te moquer de la négrophilie déclarée du bourgeois parisien.
L'enthousiasme est délirant : black is WONDERFUL!!
Alors que chez toi, à Saint-Louis, ta condition de femme noire te destine au rejet et à l’humiliation.
 
Tu as compris qu'à Paris, il était de bon ton et très chic d'opposer le noir et le blanc.
A l'un la raison, à l'autre l'instinct... ce qui te fait dire :
« Puisque je personnifie le sauvage sur scène, j'essaie d'être civilisée dans la vie. »

Raphaëlle Delaunay

 

Durée : 1h

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Générique

Conception, mise en scène et chorégraphie : Raphaëlle Delaunay
Direction Musicale : Patrice Caratini
Interprètes : Raphaëlle Delaunay, Brice Jean-Marie, Brian Scott Bagley
Musiciens : Patrice Caratini contrebasse, André Villéger clarinette et saxophone, Claude Egea trompette, Denis Leloup trombone, Alain Jean-Marie piano, Thomas Grimmonprez batterie
Lumières : Maël Guiblin
Assistant à la chorégraphie : Nicolas Fayol
Régie son : Charles Caratini
Costumes : Julie Marteau
Production : Compagnie Traces & Caratini Jazz Ensemble
Coproductions : Cité de la Musique - Paris, L’Arsenal - Scène nationale de Metz
Avec l’Aide de l’Adami : l’Adami représente les artistes-interprètes : comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens solistes, chefs d’orchestre. Sa mission est de gérer leurs droits en France et à l’étranger. Elle agit au niveau national et européen pour leur juste rémunération notamment au titre de la copie privée et des nouveaux usages numériques. Elle favorise également l’emploi artistique au moyen de ses aides à la création.
Avec le soutien du Carré Belle Feuille de Boulogne-Billancourt et le Théâtre Jean Vilar de Suresnes.
Partenaires : La Compagnie Traces - Raphaëlle Delaunay est soutenue par le département des Hauts-de-Seine, la ville de Boulogne-Billancourt et la Direction Régionale des Affaires Culturelles Île-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication, au titre de l’aide au projet.

Le Caratini Jazz Ensemble est un orchestre conventionné par la DRAC Île-de-France (Ministère de la Culture et de la Communication) au titre de l’aide aux ensembles musicaux et vocaux. Il est soutenu par le Conseil Régional d'Île-de-France et la Sacem.

2013

 

3 décembre : Carré Bellefeuille, Boulogne-Billancourt

6 décembre : Cité de la Musique, Paris

8 décembre : Théâtre Jean Vilar, Suresnes

2014

 

11 février : Le Rive Gauche - scène conventionnée, Saint-Étienne-du-Rouvray
14 février : Rencontres internationales D'Jazz, Nevers
16 avril : L'Arsenal, scène nationale, Met
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26 novembre : Le Carré Sainte-Maxime

Nathalie Yokel, La Terrasse 26 novembre 2013

« [Raphaëlle Delaunay] interroge le regard post-colonial à l’œuvre hier et aujourd’hui sur le corps noir, mettant au jour les ambigüités de la danseuse elle-même, qui joue sur la fascination et la répulsion »
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